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Mes voyages
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2 octobre 2004

JOUR 18 : TRAVERSEE DE L'ESPAGNE - MADRID

JOUR 18 : MERCREDI 29 SEPTEMBRE : TRAVERSEE DE
L'ESPAGNE - MADRID

2h30 du matin : un nouvel arrêt nous réveille, mais
cette fois-ci ni station service, ni restaurant ni
café en vue : nous voilá enfin á la frontière
espagnole ! Je suis étonné une fois encore que nous
soyons arrêtés á l'intérieur de l'espace Shengen. Tout
le monde se méfie décidemment de l'immigration
roumaine ! Nos passeports sont rammassés pour
vérification. Les passagers en profitent pour se
dourdi les jambes et prendre l'air (fort glacial !).
J'observe qu'un autre autocar roumain, de la compagnie
Atlassib, est lui aussi en attente.

Je préfére remonter attendre dans le bus, il fait
vraiment trop froid et mon corps n'est pas encore
sufisament réveillé pour lutter. Je me laisse porter
par diverses pensées.

Je réalise que je mets pour la première fois mes pieds
en Espagne (j'y suis déjá venu tout jeune enfant mais
je n'en ai plus le moindre souvenir). Je ne peux pas
réprimander le sentiment particulier qui m'envahit peu
á peu : la moitié de mes ancêtres sont espagnols, mon
nom est lui-même espagnol et ce territoire m'est
pourtant tellement étranger... comment est-ce possible
? Est-ce même normal ? De tout temps je ne me suis
jamais posé de questions au sujet de mes origines, le
fait d'être français allait de soi. Je suis pourtant
un pur produit de l'immigration. Ne devrais-je pas
plus connaître mes racines pour savoir qui je suis ?
Cela serait rassurant en quelque sorte. Il est étrange
de se savoir venu d'ailleurs mais d'avoir totalement
été coupé de cet ailleurs pour devenir 200 % français
et ce d'une façon qui me semble á présent terriblement
atificielle. Quelque chose sonne faux, j'éprouve ainsi
un manque que je ne puis cependant définir. La plupart
des imigrés en France ont gardé leurs racines, de la
famille ailleurs, leur village d'origne ou celui de
leurs parents. Mais moi ? Que me reste t-il ? Oú est
mon «fief» ?  Même en France je n'ai pas habité dans
ma ville de naissance (Toulouse). Ainsi je me suis
tout naturellement, mais aussi artificiellement,
inventé mes racines, mon fief :
Saint-Nazaire-le-Désert, le petit village dans lequel
j'ai grandi á partir de l'âge de 7 ans. Mais dans ce
type de régions rurales les familles perdurent depuis
des siècles et tout le monde est cousin avec son
voisin. Comment mes parents installés lá depuis 25
ridicules années, peuvent-ils revendiquer être du coin
? Mon frère, qui a eu la chance d'y naître et d'y
grandir, a lui peut-être cette légitimité. C'est une
chance.

Que de questionements á 3h du matin ! Je suis fatigué.
La lune est pleine, elle éclaire le paysage de sa
froide lumière. Les passeports nous sont rendus, nous
sommes autorisés á poursuivre notre route. Une femme
se signe fois : nous sommes arrivés en Espagne, but du
voyage, nous avons réussi. Nous parcourons un paysage
plat et froid, la lune n'éclaire pas suffiamen et
semble tout transformer. Vivement que le soleil se
lève pour qu'enfin je puisse réellement découvrir
l'Espagne !

4h : nous arrivons á la gare de Gerona, un ou deux
passagers descendent. Nous avons 1h d'avance sur notre
programme.

4h40 : pause á Lloret. Nous reprenons la route et bien
quíl fasse toujours nuit je parviens á découvrir un
monde méditerranéen á l'arrière goût de côte d'Azur,
la végétation se tropicalise. La Roumanie est bien
loin derrière nous, s'offre ici á nous un tout autre
monde.

6h30 : premier grand arrêt, nous voilá á Barcelone.
Mon sommeil est en permanence entrecoupé par ces
pauses, c'est épuisant. En traversant Barcelone je ne
peux m'empêcher de penser au bouquin sur la ville que
Mariana m'avait prêté á Bucarest... voilá donc en vrai
le monde de Gaudi ! Nous ne traversons malheureusement
que des quartiers assez périphériques. La ville me
fait parfois penser á Milan puis un rien á Venise et
enfin á Miami... houlala... je crois que j'ai encore
besoin de beaucoup de sommeil !

8h20 : j'ouvre un oeuil et j'observe pour la première
fois á la lumiére du jour les paysages catalans. Il me
semble que je suis arrivé au Texas, c'est plutôt
surprenant : paysages secs et ocres, plaines arrides.

9h : arrêt á Lleida. Il fait d'ores et déjá très
chaud, je n'ose pas imaginer les températures qui
doivent régner ici au mois d'août ! Je prends un
petit-déjeuner mérité, je goûte ainsi á mes premières
pâtisseries espagnoles  ;-)  Rien á voir avec les
fabuleux Strudel cu mere roumains, j'ai plutôt
l'impression de retrouver les viennoiseries italiennes
«étouffe chrétien» en plus sucré et plus gras. Nous
reprenons la route après une longue pause.

Le paysage me surprend vraiment, je n'avais pas d'idée
très précise de ce á quoi pouvait ressembler le pays
mais je ne m'attendais certainement pas á qqch d'aussi
sec et désolé : sol latéritique qui n'est pas sans
rappeler Madagascar (mais en moins beau), herbes
jaunies, reliefs squeletiques qui cherchent non sans
difficulté á ériger de pseudo «canyons». Les reliefs
sont parfois plus prononcés, toujours aussi secs ou
recouverts d'une sorte de garrigue. Le sol stérile est
caillasseux, blanc, ocre, rouge, c'est selon. Parfois,
un peu comme par magie, une nature plus verte et
abondante apparait : il ságit de cultures linéaires,
artificiellement entretenue par la main de l'homme á
moults renforts d'irrigation. Il ressort de tout cela
un certain charme, peut être pareil á celui que dégage
les paysages de l'Arizona. A 10h30 noustraverson le
méridien de Greenwhich. Je me laisse bercer, je me
rendors.

Lorsque j'ouvre les yeux l'autocar est stationné dans
un hangar austère, nous sommes á Zaragoza. Derrière un
large panneau de verre apparaissent une série de vieux
guichets et un certain nombre de passagers patientent
dans une salle jaunie. Je me promène un peu, tout
semble ici vieillot, un véritable retour de 20 ans en
arrière : même les Roumains de Bucarest s'habillent de
façon bien plus moderne! De plus la quasi totalité des
gens que je rencontre on plus de 70 ans...
impressionnant ! Nous ne resterons pas plus de 15mn.

Nous traversons de nouveau les secs paysages
espagnols, j'ai l'impression qu'une bombe atomique a
explosé ici il y a quelques décennies ! Il me semble á
présent être en Tunisie... c'est dumoins un peu ainsi
que je me l'imagine. Je constate même de temps á autre
le phénomène de lavakisation (forme d'érosion) propore
á Madagascar.

14h : arrêt dans une petite station service perdue
dans ce paysage lunaire. J'achète du chorizo en
tranches. Il n'y apas un nuage, le soleil est
écrasant.

Bientôt approche l'agglomération madrilène : de
nombreuses voies rapides s'enfoncent dans une ville de
prime abord moderne et futuriste, une véritable oasis
perdue dans un désert de feu. Nous stationnons enfin
dans l'impressionante «Gara da sur da autocares», un
véritable «aéroport» international ! Je rècupère ma
valise (t'entends Fabien : elle n'est tjs pas perdue,
les chances que Margarida ait son cadeau deviennent
sérieuses !) et je la place en consigne.

Je me perds dans le gigantesque complexe et je
parviens enfin á trouver l'agence Eurolines auprès de
laquelle j'échange mon billet pour Lisbonne : mon
autocar démarera á 23h, j'ai des heures et des heures
devant moi pour visiter Madrid ! J'en profite aussi
pour acheter mo retour Valencia > paris. Pour le
trajet Lisbonne > Valencia, Eurolines ne peut rien
faire pour moi, il me faudra trouver une solution une
fois au portugal.

Une ligne de métro dessert la gare routière, le réseau
est important : plus d'une dizaine de lignes. Je tente
de me renseigner : «donde el cientro historico?», on
me conseille de descendre á la station «Sol».

Me voilá enfin au centre de Madrid, la ville est
magnifique, tous les bâtments, même les plus anciens,
sont resplandissants, ils semblent avoir été
construits la veille. La ville est très commerçante,
les lus grandes enseignes des marques internationales
de prêt á porter se succèdent dans les rues piétonnes.
La ville «sonne» chic et les prix sont bien moins
élevés qu'á Paris. Sur les grandes avenues s'élèvent
d'immenses immeubles á l'achitecture années 20 á 50
parfois osée, cela me fait penser de très loin á New
York. La ville est vivante, il y a qqch de très
estival. Pour ma part je me sens sale et je tombe de
fatigue, je ne parviens pas á enregistrer toutes les
informations que mon pauvre cerveau emmagasine.
Je m'enfonce dans de très jolies ruelles
particulièrement vivantes et j'arrive ainsi un peu ar
hasard dans le quartier gay, c'est tres cool.

Il fait extraordinairement chaud, le ciel est d'un
bleu profond tout a fait particulier... un vrai
bonheur ! Je rentre dans un local associatif gay dans
lequel je peux prendre un café. Une équipe de télé y
interview la responsable d'un festival gay quelconque.
Je sympathise avec Marysa, une petite et ronde
lesbienne, hyper cool et dynamique, elle m'accompagne
un peu dans le quartier, nous ne parlons qu'espagnol,
dumoins moi je baragouine un mixte de français,
italien et espagnol. 

J'appelle Margarida pour lui annoncer que j'arriverai
á Lisbonne demain vers 6h du matin. Elle me demande de
la rappeler lors de mon arrivée mais d'attendre qu'il
soit plutôt 7h. J'appelle aussi Cédric, u bon ami de
Paris qui est parti s'installer en Espagne avec son
noueau coain espagnol, pour lui confirmerque je vais
bien venir les voir avant de repartir en france, il
trépigne d'impatience.

J'entreprends une visite plus complète de la ville. La
grande place est rès impressionante : carrée, colorée,
elle a aussi qqch de «sévère«. Il en est de même pour
le palais royal, Madrid me donne á présent
l'impression d'être en fait très «germanique», la
capitale espagnole me semble en fait très proche de
Vienne, la capitale autrichienne ! De nuit la ville
est très lumineuse et toujours aussi vivante, je
prends de nombreuses photos.

Vers 22h je m'arrête á un glacier qu propose des
glaces absolument fantastiques, meilleures encore que
tout ce que j'ai pu goûter á Rome ! Puis je
m'engouffre dans le métro pour rejoindre la gare
routière.

Je me présente au quai 30, un car hyper moderne attend
le départ. Ici les places sont numérotées. Par
malchance je me retrouve au fin fond du bus, lá oú les
sieges ne s'inclinent pas. A l'interieur j'ai
l'mpression d'etre dans un avion, les fauteuils sot
pour leur part gigantesques : confortables et de cuir.

Mais le cuir tient terriblement chaud et puis
s'installe pres de moi une demoiselle tres gentille
mais horriblement collante qui rend plaisir á
s'appuyer contre moi, á me toucher la cuisse, á faire
glisser sa chevelure sur mon épaule, á respirer dans
mon oreille.

Le car démarre comme convenu á 23h, une terrible nuit
m'attend...

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Commentaires
J
vive l'espagne!
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