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Mes voyages
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2 octobre 2004

JOUR 18 : TRAJET VERS L'ESPAGNE (SUITE)

JOUR 18 : MARDI 28 SEPTEMBRE : TRAJET VERS L'ESPAGNE
(SUITE)

2h45 du matin : je me réveille subitement car
l'autocar s'est arrêté, nous sommes aveuglés par la
lumière soudaine des néons.Nous sommes arrivés á la
frontière austro-hougrienne, je n'aurai rien vu de
notre traversée de la Hongrie. Une petite bonne femme
de la douane hongroise fait tout á coup irruption dans
le bus : elle scrute les visages fatigués et demande á
voir le tampon qui a été fait sur les passeports plus
tôt dans la nuit lors de notre entrée sur le
territoire magyar. La formalité ne prendre que qques
minutes.
Quelques mètres plus loin nous sommes de nouveau
arrêtés, par les autorités autrichiennes cette fois.
Il nous est demandé á tous de bien vouloir descendre
du car. La pause forcée n'est pas pour me déplaire, il
est bon de se dégourdir les jambes et de respirer un
peu d'air (très) frais. Nous formons une interminable
queue face á un guéridon dans lequel une jeunette
vérifie électroniquement chacun de nos passeports : le
«code-barre» du document est scané et automatiquement
apparait sur un écran l'identité et la nationalité.
Cela ne prendra pas beaucoup de temps.
Nous ferons un nouvel arrêt á une station service
toute proche, jén profite pour acheter et avaler une
tablette de chocolat Milka parfum yaourt.

8h40 : le car fait une pause, j'ouvre très péniblement
les yeux, c'est pour moi une véritable torture. J'ai
essayé de dormir un pe dans toutes les positions
possibles sur les deux fauteuils dont je dispose, je
souffre á présent du dos et des cervicales... c'est
très pénible. Il fait á présent jour mais je suis bien
incapable de decendre du bus. Lorsque nous repartons
je commence tout juste á émerger. Le temps est
grisâtre, il pleuviote. En revanche le paysage est
très agréable á contempler : nature riante, collines
verdoyantes, magnifiques demeures. La nature me semble
incroyablement domptée, maîtrisée, tout semble mesuré
au centimètre carré.
Sur les panneaux autoroutiers la direction de Munich
est indiquée, nous sommes donc déjá en Allemagne, le
temps file á une telle vitesse !

Je me rendors profondément jusqu'á 10h30, puis je ne
me lasse pas de regarder le paysage : lacs, chalets,
forêts, sommets plongés dans le plafond nuageux...
toute une série de cartes postales défile ainsi sous
mes yeux. Quelques riches demeures sont autant de
petits bijoux posés dans un fin écrin de verdure. Nous
sommes bien loin de la friche roumaine de Timisoara!

Le chauffeur passe continuellement de la musique
:radio, cassettes, etc. J'entends alors une chanson
que j'ai bcp entendu en Roumanie et que je chantonne
régulièrement, cela me fait un petit pincement au
coeur. Je demande á des passagers de bien vouloir me
donner le nom du titre afin que je le téléchage une
fois en France. J'apprends ainsi qu'il s'agit du
groupe Hi-Q, la chanson est «Poveste fara nume»
(«L'Histoire sans nom»).

12h45 : nous nous arrêtons sur une vaste aire
d'autoroute, il est l'heure du déjeuner et de très
nombreux automobilistes font la pause. Un grand
restaurant ainsi que de très nombreux services sont
mis á disposition. Beaucoup de Français sont de ci de
lá, il m'est un peu étrange d'entendre á nouveau ainsi
parler français.
Je me dirige vers le resto et je m'adresse á un
vendeur en anglais. Celui-ci esquisse un petite
sourire moqueur et lance tout á coup á haute voix
quelque chose en Allemand á tous les gens présents au
comptoir. Jímagine qu'il a du trouver intelligent de
faire une remarque du genre «encore un Anglais qui
croit qu'il peut arler sa langue partout !». Un peu
vexé je ne me démonte pas pour autant et avec le peu
d'Allemand que je connais je commande un café dans la
langue de Goethe. De la surprise se lit tout á coup
sur le visage de l'inconsidéré, il s'exécute sans mot
dire.
J'avale le café si durement acquit ainsi qu'un énorme
sandwich au saucisson fumé (un truc très allemand
quoi). Un peu de chocolat blanc aux noisettes fera un
parfait dessert.
J'observe mes amis roumains timidement dispersés dans
le grand complexe, á présent je revois parfaitement
leurs caractéristiques propres queje ne voyais
pourtant plus (type physique, coupes de cheveux,
vêtements...), j'ai en fait le sentiment de voyager
avec un groupe de paysans voyangeant pour la premiere
fois. Je grossis certes un peu le trait mais qque part
c'est bien l'impression qu'ils me donnent.

Jínterroge un plan car je n'ai pas la moindre idée de
la région oú nous sommes. Nous nous situons tout près
de Stuttgard, nous sommes donc assez proches de la
frontière française. Dans mon esprit le trajet entre
la Roumanie et le Portugal est évidemment très long
mais sans que je ne le réalise pourtant vraiment. Mais
lá soudainement je m'imagine en Allemagne et le
Portugal me semble á des milliers d'années lumières
d'ici : les deux pays me semblent tellement á l'opposé
sur des tas de plans !

Nous repartons bientôt, le chauffeur nous propose un
fil franco-roumain avec Charlotte Rampling,
extrêmement intéressant !

14h45 : nous traversons enfin le Rhin, nous voilá á
Strasbourg ! Quelle sensation étrange de se retrouver
ainsi en France, en transit, aprés ces milliers de
kilomètres á travers l'Italie, l'Autriche, la Hongrie,
la Roumanie et l'Allemagne !!! Ma toute première
impression est que l'agglomération strasbourgeoise est
triste et laide á mourir... quelle déception ! Nous
sommes pris de surcroît dans des bouchons et le ciel
est terriblement gris... pfff...

Nous nous éloignons de la capitale alsacienne et petit
á petits les paysages deviennent plus enchanteurs :
reliefs agréables, verdure, cultures diverses et
variées, villages typiques, chateaux... voilá pour le
programme. Je profite de ce passage en France pour
passer un tas d'appels puisque mon forfait n'a pas été
utilisé depuis fort longtemps. Puis je me rendors.

19h30 : arrêt á une aire d'autoroute en Bourgogne. Une
passagere veut acheter dans la boutique une «boule de
neige» en plastique avec une tour eiffel á l'intérieur
(hum... so charming!), elle me demande donc de l'aider
á traduire : elle me parle en espagnol, je lui réponds
en italien, je traduis en français... c'est
extrêmement drôle !
Un pauvre petit vieux ne comprends rien á rien au
système des machines á café, j'essaye de lui expliquer
avec qques mots de roumain. C'est tres sympa ce
mélange de langues, de cultures. Je passe aux
toilettes me passer la tête sous l'eau (une douche
serait la bienvenue) et j'achète deux sandwiches. Nous
reprenons la route après 20mn de pause.

21h15 : je suis réveillé par la traversée de Lyon, la
seule ville par le centre de laquelle passe une
autoroute ! De nuit la capitale des Gaulles est
extrêmement impressionnante, futuriste, l'ensemble des
passagers á le nez collé á la vitre, certains prennent
des photos. La gigantesque usine de raffinement de
pétrole de Vénissieux est encore plus extraordinaire á
voir de nuit, c'est saisissant !

Vers 22h15 nous traversons la Drôme á hauteur de
Loriol, Crest, Die. Jái forcément une petite pensée
tendre pour Saint-Nazaire-le-Désert (mon petit
village) ainsi que pour mes parents et mon frère.
Qu'il est étrange de se savoir á ce moment précis si
près d'eux alors que je poursuis une course incensée
entre la Roumanie et le Portugal !

23h45 : je suis profondèment endormi lorsque le car
stoppe pour notre dernière halte de ce 28 septembre. 3
jeunes camionneurs, sympa mais forcément un peu
rustres, semblent fascinés par les dizaines de jeunes
roumaines qui m'accompagnent dans ce car. Ils sont
héberlués par le fait que nous venions de Bucarest.
Ils prennent grand plaisir á montrer sur une carte á
ces demoiselles oú nous nous situons, j'apprends ainsi
que nous sommes á proximité de Nîmes. L'on sent en
effet la Provence : le fond de l'air est doux en cette
nuit, le ciel est extraordinairement étoilé.

Nous reprenons notre route vers la péninsule ibérique.
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