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Mes voyages
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1 octobre 2004

JOUR 17 : TRAJET EN AUTOCAR VERS L'ESPAGNE

JOUR 17 : LUNDI 27 SEPTEMBRE 2004 : TRAJET EN AUTOCAR
VERS L'ESPAGNE.

A 4h le réveil de mon téléphone sonne, j'intègre
aussitôt la stridente sonnerie dans un étrange rêve et
je ne me réveille donc pas. Il est 5h lorsqu'enfin je
me réveille,  moment de panique : je devrais déjà
m'être présenté au car !!! Razvan appelle un taxi en
catastrophe, je prends Mihaela dans mes bras et je les
remercie pour tout, ils sont évidemment les bienvenus
á Paris quand bon leur semble.

Je descends en catastrophe attendre le taxi. Vu les
configurations étroites des ruelles glauques du coin
et je pense que jamais ô grand jamais aucun taxi ne
sera capable de me retrouver. En fait une Dacia jaune
apparait rapidement á l'angle de la rue, des gens sont
donc capables de se repèrer dans les labyrinthes
formés par ces sordides cours d'immeubles !

Le chauffeur de taxi, qui évidemment ne parle que
roumain, veut s'assurer que je suis bien le client qui
a passé la commande téléphonique. Mais évidemment au
lieu de donner mon nom, Razvan a donné une adresse
précise (que je ne connais pas). Je m'embrouille donc
quelque peu avec l'amtipathique bonhomme mais il
accepte vite de me prendre en charge, voyant bien
qu'il n'y a de toute façon personne d'autre dans ces
ruelles.

Grâce á qques mots d'italien mon chauffeur finit par
comprendre que je suis extrêmement pressé. Il me
propose un deal : je le paye plus cher et il traverse
la ville á la vitesse du vent. C'est ok pour moi. La
vieille Dacia s'élance donc dans les rues semi
désertes de Bucarest, zigzaguant entre d'antiques
trams et de poussifs taxis. Je suis accroché á mon
siège, nous manquons d'écraser un pauvre bougre, nous
traversons les places de la ville á toute vitesse sans
respecter la moindre priorité et le chauffeur finit de
me terroriser avec un formidable aquaplanning sur un
boulevard délavé suite á la nuit d'orage.

Enfin il fait halte á 5h30 face á un Mc Donald's près
duquel un autocar de la compagnie Altassib attend :
«voilá votre car» me lance t-il en roumain, satisafait
de lui. Je double le prix de sa course et me présente
au bus. Un responsable déchiffre mon ticket puis
m'explique : «the next one!». Celui-ci part en effet
pour l'Allemagne. Me voilá rassuré : je ne suis en
rien en retard ! Comme quoi j'ai bien fait de dormir
une heure de plus.

Bientôt arrive un autocar Eurolines, un panneau
indique «Romania - Spania». Je dépose ma valise,
achète rapidement deux cheeseburgers au Mc Do, puis, á
6h précise, nous voilá partis. Nous traversons la
ville que je ne vois plus de la même façon que le jour
de mon arrivée : je parviens á voir une ville somme
toute très moderne. J'ai un pincement au coeur, tout
cela éveille en moi une forte envie d'expatriation, ce
n'est ceci dit pas nouveau du tout. Je me sens certes
triste mais tout va au mieux car l'aventure ne fait
que continuer, me voilá parti pour un incensé trajet á
travers toute l'Europe d'Est en Ouest, de la mer Noire
á l'océan Pacifique, traversant trois crénaux horaires
!!! Je reconnais que c'est assez cinglé  :-)

Le car est très confotable et pour le moment personne
est assis á mes côtés, nous ne sommes qu'une quinzaine
de personnes á bord. Ceci dit je sais parfaitement que
des passagers vont monter au fur et á mesure de nos
étapes roumaines.

6h45 : arrivée á la gare de Ploiesti, je suis étonné
par la rapidité du bus : cette étape m'avait semblée
bien plu longue á l'aller. Un grand nombre de
passagers mntent mais la plce pre de moi reste vide...
pourvu que ça dure ! Très vite mon regard est attiré
par la vitrine d'une pâtisserie... j'ai une terrible
envie de strudel cu mere !!! Mais l'arrêt á Ploiesti
est très court, nous voilá bientôt repartis. La ville
est magnifique : superbes villas anciennes, le rues
sont vertes, c'est tres agréable.
Nous traversons bientot d'extraordinaires paysages de
montagnes et de forets plongées dans le brouillard, le
jour se lève, c'est magique. Je finis par profondément
m'endormir.

11h30 : arrêt á Sibiu. Le soleil brûle. Je me souviens
de cet arrêt á l'aller, je voyais les choses avec
appréhension et idées reçues. A présent ces images et
descriptions fantasmagoriques que je me faisais ont
disparu ou dumoins se sont fortement estompées. Je me
sens si bien ici, j'ai le sentiment que les pays est
enfin devenu bien. De nouveaux passagers montent, je
fais semblant de rester endormi pour éviter que qqn
vienne s'assoir á côté de moi.
Mon téléphone sonne tout á coup : un inconnu, qui ne
veut pas me donner son nom, me dit être extrêmement
heureux d'avoir retrouvé ma trace apres toutes ces
années. Il me demande mon adresse e-mail, il m'assure
que je vais être tres surpris. Je donne donc mon
adresse, tres intrigué. Il raccroche. Il m'a appelé
«Ra-Kristof», c'est donc qqn qui a un rapport direct
avec Madagascar : le préfixe «ra» se trouve souvent au
début des noms de famille malgaches, c'est un signe de
politesse un peu équivalent á «Monseigneur».
J'achète deux Gogosi, des especes de beignets au
fromage, très gras mais un vrai régal !

13h : arrêt au niveau du petit resto dans lequel
Monica m'avait invité á manger mes premiers mici, je
n'aais en effet pas encore d'argent roumain. Un petit
sourire me vient forcement au visage. Un petit stand
st élevé á proximité, un jeune vendeur de CD et K7
laisse son poste cracher cette musique roumane gaie
aux accents orientaux. Cela me rend un peu plus
mélancolique encore. On m'a expliqué que ce type de
musique en Roumanie n'est en rien ue sorte de
vieilloterie ringarde, bien a contraire ! Elle avait
complétement disparu sous l'ère communiste et s'opère
á présent un très profond retour aux sources
accompagné d'une nouvelle mode de musique turque et
nord-africaine. Ici même les titre tekno ou dance
s'inspirent régulièrement de thèmes orientaux.
Je commande un café. La vendeuse n'a plus de monnaie
et me donne donc un paquet de mouchoirs en papier. Il
est vraiment très rare que j'en utilise mais bon, ne
sait-on jamais ! Nous repartons.

14h : appel de Mihaela, elle m'annonce que vers 11h30
il y a eu un séisme á Bucarest de 5 degrés sur
l'échelle de richter, des répliques seraient
attendues. Ceci dit il n'y a eu heureusement aucun
dégât ni blessé. J'aurais été trés curieux de vivre
ça.

15h : le car grimpe les reliefs avec un entrain et une
vitesse surprenants, les passagers s'accrochent, nous
dépassons régulièrement les vieilles Dacia. Je lis
«L'odeur de l'Inde» de Pier Paolo Pasolini. L'auteur
fait part de sa découverte du sous-continent et je
réalise qu'en fait bien que mon voyage soit tout á
fait different, le sentiment de découverte reste
sensiblement le même, l'expérience est
extraordinairement proche. Cela me renvoie aussi tout
logiquement á Madagascar et me voilá plongé  dans un
grand bien être, une profonde paix intérieure. Puis je
pense á mes origines, au fait de ne pas avoir un
véritable chez moi oú je suis né et ai grandi. Tous
mes ancêtres ont fui leur chez eux, leur pays ... et
moi comment pourrais-je parvenir á me sentir
sédentaire ? Peut-être suis je aussi fait pour fuir,
mes origines, mon Histoire, ne sont que fuite, mon
envie d'expatriation s'inscrit logiquement dans ce
cycle, n'il y a t-il pas qque part en moi une
tradition de l'ailleurs ? Un devoir même de partir
plus loin encore ?
La course précipitée de l'autocar, les rebonds du bus
dans un paysage vert et somptueux me bercent á travers
l'Inde et Madagascar, je m'endors.

17h : arrêt á Lugoj. Le ciel devient gris et menaçant.
Nous sommes dans la région de Timisoara, ici tout me
semble désolé et terriblement sinistre. Nous reprenons
notre route : les paysages ne sont que mornes plaines
de maïs et jachères. Nous traversons Timisoara, nous
roulons déjá depuis 12h de temps.

19h : arrêt á Arad, dernière ville roumaine dans
laquelle nous nous arrêterons. Les derniers passagers
prennent place dans l'autocar, la place á côé de moi
restera vide  :-)
Le chauffeur peut donc á présent asser un spot
Eurolines sur les écrans de télé, cela donne
l'impression d'être á bord d'un avion. Le chauffeur
explique ensuite au micro toutes les formalités qu'il
faut avoir rempli afin de traverser l'Europe. Il est
décidement très confortable d'être un ressortissant de
l'Union européenne ! Il nous est rappelé qu'avant
d'arriver en Espagne nous allons traverser la Hongrie,
l'Autriche, l'Allemagne et la France.

19h30 : nous arrivons enfin á la douane. L'attente est
longue, les camions de bovins et d'ovins passent bcp
plus vite que les cars d'humains.

20h30 : Nous n'avons pas avancé. Un douanier roumain
rond et moustachu monte enfin á bord : il vérifie les
visas, les invitations, s'assure que chaque roumain á
la somme d'argent minimum légale pour pouvoir se
rendre dans l'UE puis il ramasse les passeports.

20h50 : Nos passeports nous sont rendus au compte
goutte, l'ambiance dans le car est tendue. Bientôt un
passager doit descendre. Un peu plus tard le chauffeur
fait une annonce : l'on ferait face á un problème
délicat, il serait gentil que chaque passager donne 5
euro afin de faciliter les procédures de passage en
douane.

21h15 : les dernier passeports sont rendus. Nous
passons dans la zone neutre située entre les deux
frontières. Il fait nuit et froid, je suis épuisé.
Nouvell attente.

22h : un douanier hongrois monte á bord, il ramasse
tous les passeports. J'observe á travers ma vitre un
des chauffeurs de notre bus saluer tres
chaleureusement un douanier hongrois, ils se serrent
la main comme de vieu amis : le chauffeur vient de
glisser un billet de banque dans la main du douanier.
Peut être l'attente sera ainsi plus courte.

22h30 : l'attente n'en finit pas, je n'en peux plus.
Je reçois alors un SMS d'Andrea qu'il m'annonce qu'il
sera á Paris avec son Elfe le 28 octobre, je suis
hyper content !  :-) Le car s'ébranle tout á coup,
nous passons une barrière, nos passeports nous
sontrendus : nous voilá en Hongrie ! L passage en
douane aura duré 3h de temps !!!!!! :-( Une véritable
torture ! Nous changeons ici de crénau horaire, il est
á présent 21h30, comme á paris.

J'observe les paysage plongés dans la nuit, la Hongrie
n'est pas un pays extrêmement riche mais la différence
avec la Roumanie est tout de même saisissante, l'on
comprend pourquoi la Hongrie a pu entrer dans l'UE et
pas la Roumanie. Je suis épuisé, je m'endors
profondément.
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