JOUR 15 : BALADE AVEC RAZVAN & MIHAELA - QUEEN'S

JOUR 15 : SAMEDI 25 SEPTEMBRE : BALADE AVEC RAZVAN & MIHAELA - QUEEN'S

Je me réveille donc après un rien de sommeil, je suis dans un état inqualifiable. Je fais en sorte de ne pas réveiller les garçons, je griffonne mon numéro sur un bout de papier que je laisse sur une table (nous avons en effet prévu de nous revoir ce soir). Dans le salon de l'antique appartement je salue le père de Marius, un vieux bonhomme dont le visage est mangé par de gigantesques et ridicules lunettes á triple foyer. Il est extremement loquace, je crois qu'il n'a absolument pas compris que je ne comprends pratiquement pas un mot de ce qu'il me raconte. C'est extremement drole.

Je le remercie chaleureusement et disparais dans la sinistre cage d'ascenseur.

Jénvoie un second SMS á Mihaela (j'en ai envoyé un avant de me coucher) pour lui donner rendez vous comme nous en avions convenus á la Maison du Peuple (Casa

Popolorului) á 10h.

Une fois dans la rue je me sens absolument ruiné, physiquement parlant, j'ai les yeux affreusement gonflés, rouges, j'ai absolument besoin d'une douche.

Je demande á une vendeuse de quelle façon rejoindre la Piata Unirii. Dans mon état de fatigue avancé j'ai un mal terrible á communiquer. Une vendeuse de journeaux parvient cependant á me faire comprendre quíl me faut prendre un bus sur deux stations puis le métro. Je parviens ainsi á m'en sortir. Le métro Bucarestois est á l'image de la ville : gris et sinistre á mourir ! De plus les stations sont terriblement mal indiquées. Il me semble cependant que les rames sont les memes qu'en Italie.

Je parviens á trouver la station Piata Unirii. Le centre de límmense place, que je pensais etre un triste terrain vague, s'avère en fait etre un parc un rien tristounet mais joli. Je le traverse puis m'engage dans l'immense avenue qui mène droit á la Casa Popolorului. Les Roumains sont fiers de cette gigantesque voie, de 5 mètres plus large que les Champs Elysées ! Ceci dit elle s'avère etre autrement moins animée que les Champs, ça a clairement qqch de glacial, de Stalinien, tout comme l'inconsidéré Palais qui s'élève avec fierté face á moi. J'en ai la chair de poule.

Il est déjá 10h, l'heure du rendez-vous avec Mihaela, et je suis étonné de ne toujours pas avoir de nouvelles d'elle, ça ne lui ressemble pas. C'est alors que je réalise que non seulement mes SMS me sont revenus en erreur mais qu'en plus il n'est pas 10h mais 11h : en Roumanie il est 1h de plus qu'en France et je n'ai pas changé l'heure de mon téléphone portable !!! La bonne nouvelle c'est que j'ai ainsi profité d'1h de plus de someil !

J'apelle directement Mihaela qui attendait en effet de mes nouvelles. Elle me propose d'aller au palais afin de m'assurer des heures de visite. Járrive á l'angle de l'édifice démesuré et me présente á un (magnifique) soldat au sourire enchanteur qui m'annonce que l'ensemble du palais (maison du peuple + Assemblée

nationale) est fermé au public jusqu'au 5 octobre. O déception !!! J'explique la situation par téléphone á Mihaela, nous nous donnons rendez-vous á la Plata Unirii pour 13h30.

Je suis tout dépité de ne pas avoir l'occasion de visiter l'étonnant monument et surtout très énervé de ne pas avoir pu dormir plus longtemps... tout cela pour rien ! Tant pis, j'entreprends alors un pari osé

: faire le tour de la Casa Popolorului... á pieds !!!!!! De quoi me réveiller !

Les environs de la partie arrière du palais sont austères et vides : qques hotels en construction et pas grand chose d'autre á voir. Je reviens á mon point de départ au bout de 45 mn de marche, ce n'est finalement pas si grand. Je visite une exposition philatélique dans une salle de réception de l'Assemblée nationale (seule partie du Palais ouverte), c'est extremement ennuyeux.

Je reviens vers la Plata Unirii, entre les fieres et froides avenues de l'époque Ceaucescu se cachent de petits quartiers sordides aux immeubles défraichis.

Jái bcp de temps á attendre, je trouve avec plaisir un salon de thé dans lequel je déguste un Strudel cu mere et un mérité double expresso. Je manque toutefois de m'endormir. Cette journée s'annonce décidemment terriblement ennuyeuse :-(

Vers 13h45 je retrouve Mihaela et Razvan. Nous n'avons pas établi de programme précis, nous partons donc en promenade dans les rues de la vieille ville. Mihaela et moi nous amusons beaucoup á faire du lèche vitrines tandis que Razvan reste á l'extérieur des boutiques, excédé. Je déniche deux débardeurs sympa pour pratiquement rien. Je sympathise avec une Zambienne qui est á Bucarest pour un quelconque congrès. Elle est l'une des rarissimes blacks que j'ai pu voir á Bucarest.

Nous partons á la recherche d'un coiffeur que nous avons beaucoup de mal á trouver, nous tournons en rond et les passants ne sont pas d'une tres grande aide.

Razvan fait clairement la gueule, c'est très désagréable et inconfortable pour moi. Du coup je n'ose plus trop demander á voir telle ou telle boutique, je me contente de me laisse guider lá oú le désirent mes hotes. L'énervement me gagne aussi, je parviens cependant á ne pas le montrer. Je suis épuisé... journée de merde !

Mihaela tient á me montrer un parc, nous nous promenons ainsi dans la verdure d'un tres joli jardin, voilá enfin qqch d'agréable. Nous nous installons sur une terrasse cachée sous les arbres et prenons qqch á boire. Mihaela et moi parlons beaucoup, je me sens bien avec elle mais la présence de Razvan est lourde :

il reste bras croisés et ne décroche pas un mot.

Pourtant Mihaela fait l'effort de traduire tout ce que nous disons mais il se contente de répondre par des grognements.

Mihaela m'explique combien son travail la fatigue.

Elle travaille pour une boite francaise de dials roses sur internet : des mecs se connectent (site payant

!!!) en France pour parler cul avec des filles ou faire des rencontres sexuelles et tombent en fait sur des filles ou des mecs en Roumanie qui son payés pour que ces pauvres gars restent connectés le plus longtemps possible... c'est á mourir de rire !!! Ainsi Mihaela est mal payée pour passer des heures et des heures sur un écran en chatant simultanément avec des tas de garçons qui ne parlent que de sexe ! Je comprends maintenant pourquoi cette fille si pausée voire timide connait autant d'expressions argotiques et familières, elle est á la bonne école ! C'est vraiment un boulot qui ne lui ressemble pas, elle qui est une véritable intellectuelle et qui parle un français si parfait et chaste ! lol !

Á 18h nous prenons un bus pour rejoindre Mico et Carmen chez les parents (qui pour leur part sont parti tout le week end dans leur cabane de campagne). Le début de soirée est très cool, on discute de tout un tas de trucs et ils s'ennivrent á la Palinka (hors de question que j'avale une fois encore de ce tord boyaux !). Ils sont fort vite tres ivres, c'est extremement amusant. Les filles préparent des ailes de poulet grillées et des frites arrosées de sauce á l'ail (de l'essence d'ail devrais-je dire, terrifiant !!!).

J'aime beaucoup l'ail mais ce soir hors de question que jén consomme car je compte bien retrouver cette nuit Victor et Marius au Queen's ;-) Nous finissons le repas avec du pain grillé saupoudré de sucre...

miam !

Je sens soudain mon téléphone vibrer : Victor est au bout du fil, il veut s'assurer que je serai bien au Queen's ce soir. Je le rassure.

Il est bientot 21h, il était évident pour moi que je dorme qques heures aujourdui, surtout avant de sortir une fois encore en boite) mais il semble maintenant que ce ne soit plus envisageable : mes amis m'entrainent á "La Terrasse", un bar situé dans l'enceinte du Stade National. Nous y retrouvons des amis á eux : un jeune qui dort régulièrement chez les parents de Mico et Mihaela, ains qu'un couple d'un certain age et leur petite fille. L'ambiance est très conviviale et je m'amuse beaucou avec la petite qui s'amuse á me réciter des poésies et á me chanter des chansons en anglais et en français.

Bientot La Terrasse ferme, nous nous dirigeons alors vers un autre établissement, un café restaurant qui organise un mariage. L'on m'explique alors les diverses traditions propres aux mariages roumains, c'est passionnant. Ce mariage est cependant u peu tristounet, «coincé». J'observe qques danses et rondes qui me semblent d'un autre temps. Une fois encore la musique est extremement inspirée de la musique orientale. Le gin-tonic est á 50 centimes... que demande le peuple ? ;-) Un gigantesque orage éclate, un grand spectacle de dame nature !

Il est 23h lorsque la joyeuse assemblée décide de passer la nuit en boite. Je leur explique que j'ai malheureusement d'autres engagements. Tout le monde semble soudainement très déçu... je me sens extremement mal poli, je suis très mal á l'aise, mais il est poutant vrai que je me suis engagé auprès d'autres personnes et j'ai de toute façon très envie de retouner au Queen's !

Mihaela m'arrete un taxi, je fais mes adieux et je rentre á l'appartement pour prendre une douche et me changer. A ce moment lá je suis assailli par un terrible coup de barre... mes deux ridicules heures de sommeil de la nuit dernière se rappellent á moi ! Je suis vraiment fou de vouloir me lancer dans une nouvelle nuit blanche ! Je décide ainsi de prendre 30mn de sommeil, je m'endors alors de 00h30 á 1h du matin.

Á chaque fois que je sors de l'appartement de Mihaela je sursaute á cause d'un vieil ivrogne qui squatte l'escalier. C'est en fait sa femme qui le laisse sur le palier pour le faire décuver. Il est terriblement laid, il pue, il ronfle, et parfois il est allongé devant l'ascenseur... un cauchemar ! Une fois il a tenté de me parler, jái eu terriblement peur, lol !

Je saute dans un taxi et me voila bientot au Queen s, je suis très content. Ce soir la petite boite est absolument blindée, c'est géant. Ceci dit il y a tellement de monde que je ne retrouverai Victor et Marius qu'á 3h du matin.

Ils me proposent assez vite de partir dans un hotel, ce sera autrement plus confortable que de passer la nuit chez les parents de Marius. Pas de souci, nous avions en fait convenu de la chose la veille. Ils me presentent alors Johnny : un magnifique beau gosse de

21 ans qui souhaite se joindre á nous ! Ma foi... plus on est de fous... ;-)

Nous passons dans un resto style fas food assez coté á Bucarest : l'«Everest». Nous mangeons un sandwich et réfléchissons sur le choix de l'hotel. Victor propose l'Ibis près de la Gare du Nord, ce n'est pas donné en comparaison ave un hotel roumain mais c'est confortable et surtout c'est selon lui le seul endroit oú l'on acceptera á 5h du matin 4 garçons dans une chambre double ! C'est donc décidé. Entre temps Mihaela m'appelle, elle m'assure qu'ils s'amusent bcp et espère pouvoir me convaincre de les rejoindre. Je lui explique la situation en deux mots, ça la fait bcp rire, elle me souhaite une tres bonne fin de nuit.

Nous nous présentons donc á l'hotel Ibis qui fait office d'un 4 étoiles á mes yeux. Je suis très mal á l'aise face á la réceptionniste guindée : il est évident qu'elle a parfaitement compris ce que nous venions faire ici. Cela ne semble pourtant en rien la dèranger, elle nous donne meme une chambre tres isolée !

La chambre est fantastique, nous nous endormirons évidemment á une heure très indue.