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Mes voyages
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24 septembre 2004

JOUR 13 : BUCAREST (NORD - CORA - QUEEN'S)

JOUR 13 : JEUDI 23 SEPTEMBRE : BUCAREST (NORD - CORA - QUEEN'S)
 
Je me leve vers 9h30, j'evite d'etre trop bruyant car Razvan dort, il a travaille toute la nuit et n'est rentre qu'au petit matin. Dur la vie de soldat !  ;-)  Je trouve sur la table de la cuisine un mug de cafe "Irish cream", meme froid (mais cela semble definitivement etre normal en Roumanie) cela reste une tres touchante attention de la part de Mihaela. Je le bois d'un trait (aucune chance de me bruler) en evitant d'avaler le marc : ici le cafe est souvent prepare a la turque, une epaisse couche de cafe moulu repose au fond de la tasse.
 
Bon aujourd'hui je compte faire l'effort de passer du temps avec Mico. Avant tout, puisque j'ai convenu d'un rendez vous a 17h avec Mihaela, je decide de me debarasser tout de suite de ma seance quotidienne d'internet. Je descends donc vers 11h au petit cyber du quartier. Il est quasi bonde : un tas de gosses jouent a divers jeux de guerre. Le temps passe bien vite et vers 12h30, s'etonnant de ne toujours pas avoir recu de mes nouvelles, Mariana me telephone. Je lui dit que je serai dispo d'ici 30mn. Entre temps Razvan me voit par hasard en passant dans la rue. Il s'etonne de me voir une fois encore sur internet. Il se rend justement chez les parents de Mihaela et me demande si je veux l'accompagner. Je lui fait savoir que j'appelerai Mariana lorsque j'aurai fini. Il me lance un regard plein de depit et d'incomprehension... aucun doute : il me prend pour un fou !
 
Vers 13h j'appelle comme convenu Mariana, nous nous donnons rendez vous au "Parcul Florilor",un jardin situe pres de chez Mihaela. En chemin je fais un detour par la patisserie du coin afin de deguster un "Strudel cu mere"  ;-)  Il me faut absolument un souvenir de ces patisseries roumaines, j'entreprends donc de prendre la vitrine en photo. Il est vrai que je n'ai pas eu la delicatesse de demander l'autorisation a la vendeuse et tres vite la responsable du magasin fond sur moi afin de me demander des explications. Dans un roumain tres approximatif je lui explique : "Strudel cu mere foarte buna... souvenir pentru Franta". Elle se montre un peu moins virulente mais reste sur sa position : je ne peux pas prendre de photo. Je m'eclipse courtoisement en remerciant la megere, j'ai de toute facon deja pris deux photos de sa boutique.
 
J'appercois un peu plus loin Razvan quime fait signe: Mariana et lui m'attendent dans la vieille Olcit. Nous partons ainsi a travers la ville en direction de la mairie du Sectorul 1 de la capitale car Mariana doit regler quelques dossiers administratifs pour son mari. Je crois enfin  comprendre que l'antipathique bonhomme est architecte, ce qui explique pourquoi son fils etudie l'architecture.
 
En route j'essaie de memoriser de nouveaux mots roumains, je m'amuse a lire les panneaux publicitaires, je m'applique a parfaire ma prononciation. Je bute systematiquement sur deux sons particulierement imprononcables le "a" avec un accent circonflexe qui se prononce a peu pres "in" et le "a" avec un accent circonflexe a l'envers qui se prononce passablement "eu"... enfin plus ou moins. C'est assez decourageant. Quoi qu'il en soit je sais deja dire "Iubesc strudel cu mere" (j'aime les strudels a la pomme) et je suis capable de compter jusqu'a 10 : "unu, doi, trei, patru, cinci, sase, sapte, opt, noue, zece". Je suis tres fier de moi   :-)
La langue roumaine est latine et ressemblerait tout particulierement au Portugais au niveau de la sonorite. En fait selon moi elles sonnent en effet l'une et l'autre "slaves" a l'oreille. Je me souviens etre un jour tombe sur un film portugais sur Arte et pendant 10 bonnes minutes j'etais convaincu que les acteurs parlaient quelque chose comme du polonais ou du Bulgare. Il n'y a que le portugais du Bresil qui sonne vraiment latin. Hier Mihaela m'a justement lu un article concernant une presentatrice celebre de la tele Roumaine, elle etait partie en vacances au Portugal et etait stupefaite, elle disait : "c'est incroyable, dans les rues de Lisbonne j'ai l'impression que tout le monde parle roumain avec un accent moldave !" (NB : la langue parlee en Moldavie est evidemment le roumain).
 
Nous deposons Mariana a la mairie, le batiment ressemble a une eglise, avec un long clocher sur le toit duquel est plantee la statue d'un soldat medieval. Razvan m'emmene visiter ce quartier du nord de la ville, rien de bien enthousiasmant. Nous discutons d'un tas de choses tout en approchant la Gare du Nord. Une passerelle metallique nous permet de traverser les voies. De l'autre cote, a quelques minutes de marche, s'eleve une des plus anciennes fabrique de biere roumaine. Face a elle est plante un batiment moderne dans lequel nous penetrons : il sagit d'une espece d'entrepot emmenage en "centre commercial" : une multitulde de boxes font office de boutiques dans lesquelles se vendent chaussures, t-shirts et jeans. Les plus grandes marques sont proposees : Nike, Puma, Energy, Dolce & Gabanna, JP Gaulthier, Versace... etc. Mais la grande particularite du lieu c'est que tout cela n'est que du faux, de grossieres immitations vendues trois fois rien. Je ressens une terrible envie de rester ici tout l'apres midi car il y a aisement de quoi refaire sa garde robe pour peu cher avec des vetements somme toute tres sympas. Malheureusement nous avons peu de temps (Mariana peut nous appeler d'une seconde a l'autre) et je n'ai pas la place necessaire dans ma valise. Je me laisse cependant tenter par une paire de fausses mais jolies Puma qui me couteront a peine 550 000 lei (moins de 14 euro !).
 
Nous retournons attendre Mariana devant la mairie. J'observe avec curiosite une Dacia Logan garee a proximite. Dacia est la marque automobile roumaine qui en fait appartient a Renault. Depuis des decennies Dacia n'a principalement produit qu'une copie de la R12 qui est devenue la voiture nationale roumaine. Il y a peu j'ai entendu a la tele francaise que Renault s'attaque a fond au marche de l'Europe de l'Est en lancant la Dacia Logan qui, forcement, sera produite en Roumanie. Il s'agit d'une petite voiture tres moderne mais qui ne peut pas rouler a plus de 150 km/h mais qui coute seulement 36 000 francs. Je suis amuse de voir qu'il est en fait ecrit sur les voitures "Logan by Renault".
 
Mariana nous rejoint, nous passons a proximite d'une patisserie dans laquelle j'achete forcement un "Strudel cu mere". Je propose que nous nous arretions prendre un cafe qqpart mais comme 16h approche nous convenons au prealable d'aller chercher Mihaela a la sortie de son travail. Nous rejoignons cette derniere, la journee de travail l'a epuise. Nous decidons de nous rendre tout de suite a l'hypermarche Cora, nous aurons en plus l'opportunite de prendre notre cafe la bas.
 
L'hypermarche est gigantesque et m'impressionne par sa modernite, les antiques Dacia "R12" stationnees devant le batiment futuriste donnent un etrange contraste. A l'interieur les employees circulent en rollers entre les larges rayons, les boutiques du centre commercial n'ont rien a envier aux boutiques parisiennes. J'achete le cafe en grains "Irish Cream"que j'aime tant, je le ferai moudre a Paris. Meme sous cette forme il a une forte odeur de glace a la vanille, c'est magique !
 
Mihaela mexplique que nous allons prendre le cafe chez ses parents et non pas ici. Je suis contrarie car plus que le fait de boire du cafe j'apprecie de pouvoir m'assoir a une terrasse, me faire servir et observer les passants. J'imagine que c'est quelque chose de culturel, de tres francais. En fait nous disposons de peu de temps car Razvan doit bientot reprendre son service.
 
Nous nous rendons donc chez les parents de Mihaela, il est 18h30. Mico et sa copine nous attendent (j'ai appris qu'ils sont en fait mari et femme depuis qques mois). Le pere de Mihaela est toujours autant glacial, bien que pour la premiere fois il consente a m'adresser la parole (Mihaela me traduira : "je suis si beau que ca pour que tu me regardes ainsi ?"). Mariana prepare des frites avec une sauce a l'ail ainsi que des ailes de poulet grillees et un peu de chou cru en salade. Nous nous regalons. Je goute aussi avec curiosite des tomates et de la pasteque saumurees (marinees dans de l'eau salee et vinaigree), ce qui donne au final la couleur et le gout des "malassols", les cornichons a la russe. Nous boirons aussi du cafe "Irish cream" fraichement moulu et un peu de "palinka", une terrible eau de vie si forte qu'elle s'enflamme automatiquement a l'approche d'une allumette.
 
Vers 20h30 Mihaela, un peu resignee, me propose de partir a la recherche du mysterieux bar gay. Me voila comble. Mais je dechante vite en realisant que nous accompagnent aussi la femme de Mico ainsi que Mariana ! Nous prenons un taxi qui, par chance, connait l'etablissement. Le chauffeur a en effet un ami gay. Nous arrivons dans une ruelle desertique et assez peu encourageante, le taxi nous depose.
 
Mariana demande a trois gamins qui jouent dans le coin s'ils connaissent le cafe en question car dans la petite rue il n'y a pas le moindre commerce en vue. Les gosses nous indiquent une entree quelconque, il n'y a pas la moindre enseigne. Nous avancons a tatons dans un long couloir obscur qui mene a une coquette cour interieur, mais toujours aucun cafe en vue. Une porte est ouverte, il y a de la lumiere. Nous progressons encore, un rien decontenances. Je vois enfin un rainbow flag et une affiche francaise de lutte contre le sida... nous touchons au but ! Se dresse devant nous un petit podium d'accueil sur lequel quelques revues sont mises a disposition, deux personnes sont assises dans un sofa dans une piece atenante. Une blonde assez sexy, qui doit avoir entre 35 et 40 ans, nous accueille alors tres chaleureusement, elle parle un francais correct avec un fort accent roumain. Elle nous fait visiter les lieux : nous descendons des escaliers qui nous menent dans une vaste cave amenagee en discotheque moderne. Les lieux sont certes sympa mais il s'agit s'une boite et non d'un bar et evidemment il n'y a encore personne. Elle nous conseille de repasser apres 22h.
 
Nous decidons de nous promener vers la Piata Unirii pour faire passer le temps, ainsi je n'ai pas a rentrer pour revenir pus tard. Les filles me tiennent compagnie et rentreront dormiralors que moi j'irai danser au Queen's. Tout est ainsi parfait. Le quartier Unirii est tres anime et le centre commercial est encore ouvert. Nous allons voir quelques boutiques et nous prenons un cafe. Vers 22h30 je m'aprete a dire au revoir a mes guardes du corps feminins mais ces dernieres insistent pour m'accompagner en boite et d'y rester avec moi jusqu'a 23h. Je suis tout depite, il est decidement impossible de me debarasser d'elles !
 
Nous nous presentons a l'entree du Queen's ou nous accueille un jeune mec incroyablement mignon. Il nous regarde avec etonnement, je me sens tout bete et honteux de me retrouver la en boite gay accompagne d'une grosse maman poule et de deux fillettes gentilles qui n'ont rien de lesbiennes  :-(   Le minet s'adresse a elles avec circonspection, il leur rappelle qu'il sagit d'un lieu gay et explique qu'il n'y a encore personne. Rien de cela ne decourage ces dames, nous descendons donc tous "en famille".
 
La discotheque est en effet quasiment vide, nous nous asseyons tout de meme a une table et commandons une biere. Nous rejoint bientot la fille blonde qui nous avait accueilli la premiere fois, elle sympathise avec mon "harem" ambulant et est tres heureuse de pouvoir parler francais avec moi. Nous nous presentons, elle s'appelle Florentina.
 
A 23h les filles me liberent enfin de leur gentille mais pesante presence...ouf ! J'aime beaucoup la musique ici et quelques personnes arrivent petit a petit et s'assoient a ma table (principalement des lesbiennes, sic!). Florentina et moi discutons beaucoup, elle est passionnante, elle est en fait une des responsables de la boite. Elle mexplique avoir beaucoup voyage, elle adore Paris pour son esthetisme et Londres pour son excentricite. Elle a vecu en Tunisie mais prefere le Maroc, elle a fait de longs sejours en Chine et a Hong Kong.
 
Florentina me presente a un beau gars, environ 35 ans, un peu trop effemine cependant. Il est le grand boss du club. Nous parlons en anglais, lui aussi est tres interessant : il est syrien est s'est installe en Roumanie il y a 14 ans.
 
Au final tres peu de personnes viendront au Queen's ce soir, il semblerait que ce soit toujours ainsi le jeudi  :-(   Peu importe, l'ambiance est tres conviviale. Je decide de partir a 1h en promettant de revenir demain puisqu'il parait que le vendredi vient beaucoup de monde. Florentina m'accompagne jusqu'a un taxi, c'est vraiment tres sympa de sa part. De retour au quartier Pantelimon je ne suis pas fatigue pour un sou (je m'etais prepare psychologiquement a veiller tard), je passe donc au cyber a cote de chez Mihaela : il est ouvert 24h/24 et sert un tres bon cafe.
 
Je ne serai pas couche avant 4h30 du matin !!!
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