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Mes voyages
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22 septembre 2004

JOUR 9 : CAMPAGNE PRES DE BUCAREST

JOUR 9 : DIMANCHE 19 SEPTEMBRE : CAMPAGNE PRES DE BUCAREST.
 
Il est 12h lorsque Mihaela me reveille. Une agreable odeur de bacon grille m'encourage a me lever plus vite : Razvan a prepare une sorte d'omelette avec des saucisses, du lard et du fromage rape. J'avale avec gourmandise mon assiette en buvant du the mais aussi un tres bon cafe parfume "Irish Cream" ainsi que du lait caille. Tout cela n'est au final pas tres leger mais ca n'a pas la moindre importance : c'est excellent !
 
Un peu plus tard arrive Mico, le frere de Mihaela, et sa copine. C'est un petit bonhomme rond de 28 ans, yeux tres bleus et nez pointu, tres souriant, casquette vissee sur la tete. Sa fiancee est un peu effacee, une brunette a la peau tres blanche, douce et gentille. Il est un peu plus complique de communiquer avec eux, en dehors de quelques mots d'anglais ils ne parlent que le Roumain. Nous tentons tout de meme de communiquer, c'est extremement drole, l'ambiance est tres sympa.
 
Le programme pour aujourd'hui, puisqu'il fait tres beau et chaud, est d'aller rejoindre les parents de Mico et Mihaela a leur petite maison de campagne. Ils ont achete il y a quelques annees une petite baraque de bois traditionnelle dans un village en dehors de Bucarest et ils prennent plaisir a la renover petit a petit.
 
Puisque nous allons faire un petit barbecue sur place, nous nous arretons dans un "mini market" pour acheter de la pate a Mici (vous vous souvenez : cette specialite roumaine a base de viande hachee roulee) et une immense pasteque.
 
Je n'ai toujours pas d'argent roumain, nous nous arretons alors a un distributeur. Le Lei me destabilise un peu, je demande a Razvan de me conseiller : quelle somme devrais-je retirer pour une semaine ? Selon lui 4 millions de Lei devraient faire l'affaire. La somme est terrifiante, je ne sais pas a combien cela correspond. Peut-etre estime t-il qu'en tant que riche occidental il me faut automatiquement retirer une tres grosse somme ! De toute facon le distributeur ne peut pas donner plus de 3 millions de Lei. J'utilise la calculatrice de mon telephone portable afin de savoir a quoi correspondent ces 3 millions. J'ai en fait retire 75 euro. Me voila rassure.
 
Nous grimpons tous les 5 dans l'antique Olcit des parents de Mihaela. Nous quittons vite la ville, Mihaela habite en effet dans la partie Est de Bucarest, assez pres de la peripherie. Les hideux, glauques et gigantesques immeubles de beton font bientot place a une campagne un peu plus riante. Nous prenons des routes toujours plus petites qui deviennent tres peu carrossable, la voiture zigzague entre les trous et les crevasses de l'asphalte... decidement tout me rappelle Madagascar ici ! Nous croisons un grand nombre de tracteurs qui tirent d'immenses remorques remplies de mais et de travailleurs ruraux. Parfois ce sont des chevaux qui tirent peniblement d'invraisemblables ammoncellements de paille. Bucarest est laide mais relativement moderne tandis que la campagne roumaine et bien plus jolie mais nous ramene il y a un siecle en arriere.
 
Nous stoppons a proximite d'un "chateau" que mes hotes roumains souhaitent me faire visiter. Il s'agit plutot d'une jolie villa bourgeoise qui est en cours de renovation. Nous penetrons dans un parc joli mais peu entretenu. Un chemin de gravier nous ammene a la maison : une batisse blanche qui n'est pas sans me rappeler le Chateau de Moulinsart (vous savez, celui du capitaine Haddock!) mais en plus petit. La residence est fermee, les lieux sont absolument vides. Nous nous promenons dans la petite propriete, un cheval blanc est en liberte, il se repait d'herbe. Derriere la villa, un peu plus loin, coule un fleuve. L'eau est grise, rien d'enthousiasmant.
 
Nous reprenons notre route, la maison des parents de Mihaela est tres proche. Le village se compose de petites baraques carrees et de cabanes, la plupart son cachees derriere une vegetation dense. C'est un lieu a la fois beau et triste, c'est un peu etrange. La maison de campagne de Mihaela est quant a elle de toute beaute : minuscule mais tres traditionnelle, de bois, avec un toit en chaume. Le pere de Mihaela fait couler une petite dalle autour du puis et du barbecue de pierre, il est aide par sa femme et la tante de Mihaela.
 
La maman de Mihaela, Mariana,  vient tout de suite m'accueillir. Je l'ai rencontre en 1999 a Paris lors d'un deplacement professionnel. C'est une petite dame tres dynamique, forte, aux cheveux noirs et courts. Je suis presente a la tante puis l'on me fait visiter les lieux : une ampoule electrique a ete placee il y a peu mais il n'y a toujours pas d'eau courante. La maisonnette n'est pas encore vraiment habitable, c'est une sorte de cabane en fait. Le jardin est extremement fleuri, c'est magnifique. Les plantes sont partout, un peu trop meme : cela donne l'impression que les lieux ont ete abandonnes et que la nature reprend ses droits.
 
Le pere de Mihaela est un vrai artiste, il bricole de tout et de n'importe quoi avec gout, il a entierement fabrique le petit cabanon des toilettes, c'est impressionnant. Justement le personnage m'impressionne lui aussi: c'est un bonhomme d'une soixantaine d'annees, petit et maigre, yeux tres bleux, nez fin et long, chauve sur le dessus du crane mais avec une longue chevelure grise qui part de derriere la tete. Il me fait penser a un sorcier. Il reste froid et distant, il ne daigne pas m'adresser la parole.
 
Les filles preparent les Mici : elles roulent dans leurs mains la viande hachee pour leur donner la forme de rouleaux de printemps. Razvan se charge de les faire cuire. Les parents de Mihaela ont deja mange, nous les laissons donc a leurs travaux et nous nous asseyons en terrasse pour nous gaver de Mici a la moutarde. Mariana me propose ensuite une boisson que je crois etre une invention a elle : du cafe instantane froid fait avec de l'eau gazeuse ! Je goute avec suspicion mais au final c'est quelque chose de tres desalterant.
 
Ensuite l'apres midi avance et moi je commence a tourner en rond. Le lieu est certes mignon mais il n'y a rien a faire sinon fabriquer du ciment. Je vais voir le fonctionnement du puis, j'observe avec etonnement l'immense cimetierre qui longe la propriete derriere et que je n'avais pas remarque jusqu'alors, une chienne m'attaque pour proteger ses petits... en fait je commence a vraiment n'emmerder !
 
L'apres midi est longue a mourir, je prends quelques photos et pour faire passer le temps je n'ai de cesse de complimenter mes hotes sur la beaute de la petite propriete. La nuit fini enfin par tomber, le pere de Mihaela ronchonne en terminant de lisser le ciment de sa minuscule terrasse. Il faut ensuite tout ranger, rien ne doit rester dans le jardin a cause des voleurs : table, chaises, outils, meme le moindre petit objet ridicule est soigneusement verouille dans la maison.
 
De retour a Bucarest nous nous rendons chez les parents de Mihaela, ils habitent dans le meme quartier que celle-ci. Evidemment l'immeuble est aussi delabre et lugubre que celui de Mihaela, l'ascenseur me fait a lui tout seul froid dans le dos. La encore nous montons au dernier etage. L'appartement est tres grand et d'une kitcherie extraordinaire : tapisseries chargees, plafonds en bois sombre, mille objets et meubles de ci de la. L'on sent qu'il s'agit de gens tres aises mais l'on voit aussi que nous sommes en Roumanie. En plein milieu du couloir se tient un gigantesque frigo americain, hallucinant !
 
Mico habite toujours chez ses parents, nous nous rendons tous dans sa chambre, excepte le pere de Mihaela qui m'ignore toujours. Mico a un ordinateur tres recent, il a en effet besoin d'un PC digne de ce nom pour ses etudes d'architecture. Nous y branchons mon appareil photo afin de voir les prises de vue que j'ai prises jusqu'alors. Nous discutons en mangeant la pasteque, c'est tres sympa. Il est decide que le lendemain Mico m'accompagnera dans Bucarest pour me montrer le centre ville (Mihaela travaille), c'est une excellente idee bien que je ne sais pas tres bien comment nous allons communiquer lui et moi.
 
Mihaela, Razvan et moi finissons par rentrer. Razvan m'explique qu'il est soldat, il me raconte en details la mission internationale qu'il a effectue en Bosnie pour l'OTAN lors du conflit yougoslave. Il a ete marque par les cuistots de l'armee francaise qui leur faisaient avaler de terribles huitres bouillies. Il se souvient des Americains qui etaient sympa mais qui se sentaient tellement superieurs aux soldats des autres nations. Les Anglais n'etaient pas aimes et les Hongrois litteralement destestes de tous.
 
Nous nous endormons vers 00h30. 
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