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Mes voyages
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7 octobre 2004

JOUR 24 : LISBONNE (5) - LUX

JOUR 24 : LUNDI 4 OCTOBRE : LISBONNE (5) - LUX
 
J'ouvre péniblement un oeuil vers 9h et je tente de descendre de l'immense lit superposé le plus discretement possible pour éviter de réveiller Miguel. Peine perdue : le grand escabeau placé négligement sur le côté grince, glisse, tape le mur et résonne dans la petite chambre d'un sourd son métallique. J'enfile en vitesse mes vêtements avant que mon hôte ne tente de me ratrapper ou de me demander un numéro de téléphone. Je me faufile dans l'interminable couloir du bordélique appartement et me retrouve dans les ruelles si typiques de la ville. La lumiere est fantastique, le ciel toujours plus bleu, cela me donne une énergie que je n'aurais pas cru possible apres une si courte nuit. Je progresse donc lentement dans les quartiers de Lisbonne, à la recherche de patisseries nouvelles à goûter et de clichés à prendre.
 
Il me faut penser à me reposer un peu, mais auparavant je décide de passer un peu de temps au cyber café. Je ne sais toujours pas qui est le mystérieux correspondant qui m'a appelé et avec qui à présent j'échange de courts courriels. J'attends de savoir avec grande impatience de qui il peut bien s'agir, mais l'inconnu prend plaisir à me laisser me poser mille questions.
 
Je rentre à l'appartement de Margarida vers 13h, comme à l'accoutumée je lutte avec la porte d'entrée : pour ouvrir il me faut donner un fort coup de bassin contre la porte et tourner la clé extremement fort, jusqu'à avoir l'impression de littéralement la casser dans la serrure. La serrure ferme 4 fois, la manipulation est toujours longue et douloureuse pour les doigts et le bassin. Pitufo m'accueille en se frottant à ma jambe, Margarida est partie au travail.
 
Epuisé je m'effondre sur le canapé et je m'endors profondément. Vers 18h j'émerge difficilement, je me prépare un café. Je découvre un message de Margarida sur mon portable : elle est partie voir sa tante qui est malade, elle pense pouvoir me rejoindre vers 20h pour que nous dinions ensemble. Je sors pour une balade, histoire de me désembrumer quelque peu. Je marche un peu au hasard dans les rues de la ville puis je grimpe les ruelles escarpées qui mènent vers le chateau de Sao Jorge dont les remparts dominent la ville. Cette partie de la ville, ancienne, est absolument magnifique et le chateau est lui aussi tres impressionnant. La lumière du crépuscule enflamme les vieilles pierres, je prends des photos superbes.
 
La nuit est tombée, je me promène à travers d'étonnantes ruelles qui me plongent, me semble t-il, dans le Portugal des années 50 : les rues sont si étroites que je peux toucher les deux côtés en écartant les bras, les pavés mousseux brillent sous les lumières orangées de la nuit, je sens mille odeurs de cuisine locale, les fenêtres sont grandes ouvertes et j'observe ainsi tout au long de ma balade les familles ici atablées, plus loin regardant la télé, lá bas jouant aux cartes. Les gens semblent vivrent les uns chez les autres, l'ambiance intimiste et conviviale du quartier, le linge accroché aux fenêtres, tout me fait penser à un minuscule village de montagne. C'est tout simplement magique et c'est bien cela qui fait la différence avec les autres magnifiques villes que j'ai visité jusque là dans ce long voyage.
 
Il est temps d'aller retrouver Margarida, mais il me faut reconnaître que je suis un peu perdu dans ce dédale de ruelles. J'emprunte différents chemins mais à trois ou quatres reprises je reviens exactement á mon point de départ : l'entrée du chateau. C'est effarant ! Je parviens cependant á me soustraire de l'emprise du quartier et je retrouve peu á peu le chemin du retour.
 
Margarida n'est toujours pas rentrée, je m'installe donc devant la seule chaîne de télé que je parviens à comprendre : CNN. Vers 21h la sonnette d'entrée résonne : il s'agit de Raquel, la soeur aînée de Maragarida, elle habite sur le même palier. Nous nous voyons pour la première fois depuis mon arrivée. Elle m'explique que sa soeur est retardée, elle me propose donc de l'accompagner rejoindre des amis à elle dans le restaurant chinois d'une rue voisine. C'est une excellente idée. Nous rejoignons ainsi un couple déjà atablé : Pedro et Raquel (encore). Un peu plus tard arrivent deux autres amies : la soeur de la seconde Raquel et une autre fille (les prénoms m'échappent). Nous sympathisons rapidement, ils sont extraordinairement gentils et nous parlons beaucoup. Une fois de plus je suis abasourdi par le niveau d'anglais des jeunes portugais. De plus toute la tablée ne parlera qu'anglais toute la soirée (même lorsqu'ils parlent entre eux), par simple correction vis à vis de moi.
 
De plus la soeur de Margarida mais aussi l'autre Raquel et la soeur de celle-ci (heu... vous suivez ?) me surprendront en parlant chinois avec la serveuse !!! Elles viennent manger pratiquement tous les jours ici car selon elles c'est un des rares restos qui sert une véritable cuisine chinoise. En fait, tout comme le Royaume Uni a possédait Hong Kong jusqu'à il y a très récemment, le Portugal était aussi jusqu'il y a peu maître de Macau. Ainsi un certain nombre de Portugais ont vécu dans cette colonie de Chine et parlent parfaitement la langue. Six ou sept plats se suivront, plus succulents et fins les uns que les autres, pour une addition au finale bien légère, un vrai bonheur !
 
Pedro me parle longuement de sa thèse en musicologie : il s'est intéressé au groupe le plus célèbre du Portugal (avec Madre Deus) : "Xutos e pontapés". Le groupe est au devant de la scène portugaise depuis 25 ans ! Il a eu l'opportunité de pouvoir les rencontrer pour une interview et quelque chose de très fort est passé, tant et si bien qu'il passe à présent tout son temps avec eux, ils n'ont de cesse de l'appeler, ils l'invitent dans chacune de leur tournée et il a été le seul á être invité lorsqu'ils ont reçu une distinction par le président de la République portugaise !!! Pedro n'aimait pas particulièrement ce groupe il y a quelques mois encore et le voilá l'un de leurs plus proches amis ! Son enthousiasme est hyper communicatif.
 
Margarida nous rejoint, elle est trés étonnée de me voir autant à l'aise avec tous ces gens que je ne connaissais pas deux heures auparavant : "Et bien ça y est, t'es comme chez toi !" me lance t-elle avec un petit sourire. Pedro et sa copine doivent nous laisser, moi je suis les filles vers les ruelles animées de Bairro Alto. Nous trouvons un bar trés sympa oú nous prenons un verre et discutons beaucoup, c'est vraiment trés sympa. Demain est un jour férié au Portugal, il y a donc bcp de monde de ci de lá. Je ne tenterai pas de décrire une fois encore l'ambiance si magique et la beauté des ruelles du quartier.
 
Vers 2h nous quittons le quartier, les filles sont fatiguées. Je leur fais part de mon envie de sortir encore un peu. Elles me proposent de m'emmener en voiture jusqu'au LUX, la plus célèbre et hype boîte de la ville, la boîte de John Malcovitch. Elles me déposent donc sur les docks, face à un grand bâtiment blanc. Je les remercie et les embrasse chaleureusement. Je traverse un petit parking sur lequel sont stationnées de grosses berlines aux marques prestigieuses. Une gigantesque chaussure de type talon aiguille est posée sur le toît du haut bâtiment carré, elle est éclairée de rose.
Un grand type á l'entrée, costard cravate, me demande en anglais si je suis déjà venu, si je connais le fonctionnement de l'établissement. Il m'explique alors que l'entrée coûte 12 euro et que cette somme m'est rendue sous forme de coupons-boissons. Je pénètre dans la grande bâtisse et je découvre une salle au décor chargé : immenses boules á facettes, miroirs, il y a qqch de très seventies. Deux immenses bars colorés se font face. Mais... la salle est pratiquement vide ! Je prends un escalier qui me mène á l'étage au dessus: Je découvre une salle gigantesque est très claire, les murs sont recouverts d'écrans géants sur lesquels sont projetées des images colorées. De grandes fenêtres donnent sur le fleuve. Il n'y a pas grand monde et les gens sont dans l'ensemble un rien guindés et coincés... ou completement ivres. La musique, un son dance, électro "gentil", ne me transporte pas vraiment. Mon ticket d'entrée est prédécoupé en douze petits coupons de 1 euro, cela me permettra d'obtenir 4 boissons durant la nuit. Une fois de plus tout est partout, oú que je sois allé en Italie, Roumanie et Portugal, bien moins cher qu'à Paris !!!
Vers 4h la boîte s'est bien remplie, je danse bcp, je me promène dans les étages, je vais sur les grands balcons observer la surprenante vue sur cette rivière qui ressemble tant á l'océan, silhouettes devgrues et grands bateaux se découpent dans la nuit. Je monte sur le toît : une grande terrasse, au pied de la chaussure rose, permet aussi de prendre l'air.
Je resterai à danser toute la nuit.
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