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Mes voyages
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21 septembre 2004

JOUR 7 : TRAJET ITALIE - ROUMANIE

JOUR 7 : VENDREDI 17 SEPTEMBRE : TRAJET ITALIE – ROUMANIE

Andrea nous reveille a 6h du matin, inutile de preciser combien il nous est difficile de faire surface. Il prend son 4x4 et va chercher son Elfe, nous avons 45mn pour nous preparer. Nous voila donc bientot tous les quatre en voiture en direction de Milan, nous prevoyons environ 1h de trajet. Kaila me surprend par l’energie qu’elle deploie a une heure aussi matinale : elle n’a de cesse de papoter et poser mille questions tout au long du trajet alors que je m’endors lamentablement.

Nous stationnons la voiture un peu en peripherie de la capitale italienne de la mode puis nous prenons le metro. Un espresso s’impose dans la station. Au bout de quelques arrets Andrea et son Elfe arrivent a destination, nous nous serrons fort dans les bras et nous promettons de nous revoir au mois d’octobre a Paris. Un peu attristes, Kaila et moi continuons notre trajet en metro en direction de la gare de Milano Centrale ou Kaila depose ses bagages en consigne.

Je regarde ma montre : il me semble que nous avons encore le temps pour aller prendre un petit dejeuner avant d’aller rejoindre mon autocar roumain. Nous trouvons a proximite de la gare un café plutot cosy : le New York café. Nous nous installons en terrasse et commandons deux chocolats chauds (epais a souhait) avec un croissant au miel et un croissant fourre a la confiture.

Je regarde a nouveau ma montre et je realise soudain que j’ai commis une grosse erreur : il me semblait que je devais me presenter a la gare routiere a 10h30 alors qu’en realite il s’agit de l’heure du depart ! Je dois etre sur place une heure a l’avance, a 9h30, et il est … 9h15 !!!

Panique a bord, nous nous precipitons a la station de metro de Milano Centrale. Le trajet est long : il nous faut changer de ligne a Duomo puis encore 14 stations nous attendent ! Kaila est amusee de me voir ainsi stresse, pour sa part elle est tout a fait certaine que je ne manquerai pas l’autocar.

Il est 10h lorsque nous arrivons enfin a destination, la station Molino Dorado. Il s’agit d’une espece de gare plutot vide et peu attrayante. Je demande a une vendeuse et a un controleur ou trouver la gare routiere, ils semblent surpris d’apprendre qu’il y a une gare routiere dans le coin, ce n’est en rien rassurant. En fait il y a un grand espace a l’exterieur de la gare ou se trouvent divers arrets de bus, rien a voir avec une gare routiere digne de ce nom. Un peu plus loin j’appercois trois autocars de la compagnie roumaine Atlassib, me voila rassure.

Les lieux sont glauques et nous realisons vite a leur physique ou facon d’etre habilles que la totalites des passagers presents sur le quai sont roumains. Je ne me sens pas tout a fait a l’aise. Un certain nombre de personnes sont rassemblees autour d’un responsible a l’entrée d’un car. Je presente mon ticket, ma reservation a bien ete prise en compte. Par contre communiquer s’avere etre plus difficile que prevu : tout le monde ne me parle que roumain et lorsque j’ai le malheur de m’adresser a une responsable de l’Atlassib en lui demandant si elle parle italien elle me repond sur un ton severe : "pourquoi, tu parles roumain toi ?". Je ne me demonte pas, j’eclate de rire pour lui montrer qu’elle ne m’impressionne en rien et je lui dit que je compte precisement prendre des cours de Roumain une fois de retour en France (veridique). Mais elle aura le dernier mot en me lancant : "et bien tu reviendras me voir apres"! Fort heureusement le roumain est une langue latine assez proche de l’italien, je parviens en gros a comprendre ce que l’on me dit.

Ce qui me rend un petit peu nerveux c’est que sur place a Bucarest une amie roumaine de longue date m’attend. Je devais la rappeler pour lui dire quand exactement j’arriverais. Mais suite au vol de mon telephone a Paris j’ai perdu toutes ses coordonnees. J’ai retrouve une adresse email mais je n’ai pas de reponse, peut-etre est-ce une ancienne adresse. Si je monte dans ce car c’est que je reste persuade qu’elle finira par se manifester en voyant que je ne l’appelle pas. De plus j’ai encore qques idees pour trouver son numero. Mais si elle venait a ne pas donner signe de vie je serais embete… quoi faire seul a Bucarest, ce n’est pas forcement une destination tres rassurante ! L

 

Il est a present temps de faire mes adieux a Kaila, nous nous serrons fort dans les bras l’un de l’autre. Je la remercie pour ce bout de voyage ensemble. Je lui suis tres reconnaissant de m’avoir fait decouvrir Rome, j’ai ete content de lui avoir montre la region du lac de Come et presente Andrea. Je regarede Kaila dans les yeux et lui dis dans un soupir "mais dans quoi je m’embarque la ???’ Meme s’il est vrai que je ne me sens pas tout a fait rassure, je suis en realite extremement excite par la longue aventure en car qui m’attend.

Je prends place a bord, a cote d’un monsieur d’un certain age qui ne dira pas mot de tout le voyage. Il est en revanche quasi obese, je crains pour mon confort. L’autocar est plutot recent, il a certes de l’allure mais ce n’est pas du grand luxe pour autant. Les gens me regardent un peu comme un extra terrestre, ils se demandent pourquoi un Italien (pour eux je suis forcement italien) ne voyage pas en avion.

A 10h40 le car s’ebranle, suivi des deux autres, nous voila partis pour une destination pour laquelle je n’ai que quelques idees recues, forcement un peu negatives. Je regarde regulierement mon telephone esperant un message de mon amie Mihaela. Bientot une odeur acre attaque mes narines : un passager tres proche de moi vient d’ouvrir une boite de sardines ou de maquereaux et avale les poissons de facon bruyante et bien peu delicate. Le voyage est prometteur !

Nous prenons l’autoroute en direction de la Venetie. Un peu tout le monde m’a pris pour un cingle, quelle idee de parcourir un tel trajet en car ! En fait j’ai une telle habitude des voyages en taxi-brousse malgaches (conditions extremes) que celui-ci n’est rien en comparaison : j’ai un tant soit peu de place pour les jambes, le confort est correct et nous ne roulerons pas sur des pistes. De plus nous avons tele et air conditionne. Que demande le peuple ?

Vers 12h nous stoppons le parking d’une espece de zone industrielle. Dieu que c’est laid ! Il y a cependant un petit snack ou je peux manger un petit panino au jambon cru et ou je profite des toilettes. Bon, il me faut a present songer tres serieusement a la facon de contacter Mihaela. Claude et Lucette Pieretti, des amis a mes parents, avaient accueillis Mihaela chez eux lors d’un voyage en France, ils sont ensuite restes longtemps en contact avec elle et doivent logiquement avoir ses coordonnees. Mais comment les contacter ? Mes parents ont certes leur numero mais j’ai beau appeler personne ne repond ! Je n’ai pas en tete le numero de portable de mon pere et je n’ai plus ce numero suite au vol de mon telephone. Le seul numero qui me revient en tete est celui de Marie, la boulangere de mon petit village. Je l’appelle et lui demande de bien vouloir retrouver pour moi les numeros du couple Pieretti et de mon pere.

Je rappelle Marie un peu plus tard, elle a accompli sa mission avec maestria. J’appelle donc Claude Pierretti mais il m’annonce qu’ils sont en route, ils partent pour tout le week-end. Ils n’ont evidemment pas avec eux le numero de Mihaela ! L Je ne sais plus vraiment quoi faire.

L’autocar reprend sa route apres une pause de 1h30 de temps. Mes parents m’appellent alors, ils ont eu vent du fait que je cherchais a les joindre. Je les rassure en leur disant que les Pieretti me donneront sous peu le numero de mon amie roumaine, je les laisse croire que je reste encore quelques jours en Italie, je ne leur dis surtout pas que je suis deja en route vers la Roumanie, vers l’inconnu. En realite je ne compte evidemment pas me lancer totalement a l’aventure : sans nouvelle de Mihaela soit je quitterai le car en Autriche (pays a priori autrement plus sur) soit une fois en Roumanie je me presenterai directement a la police, ils sauront toujours m’aider. Je finis par me laisser bercer, je m’endors.

Je me reveille a 14h30, le car vient de s’arreter a Verone. La ville semble belle et les garcons particulierement mignons (clin d’oeuil a Kaila). Je prends le temps de prendre une boisson a la gare de la ville. Je profite un peu du soleil, il fait tres chaud.

Nous repartons a 15h. Le chauffeur prend alors son micro et se lance dans un interminable monologue en roumain. Il me semble comprendre qu’il nous explique en quoi consiste la suite du trajet. Ensuite nos passeports sont verifies.

Vers 16h j’envoie un texto a Francois afin qu’il fasse des recherches internet pour moi : peut-etre trouvera t-il sur les pages blanches roumaines le numero de Mihaela. Nous echangerons tout un tas de textos tout au long du trajet, comme je lui ai dit a un moment donne je connais peu de monde aussi debrouillard que lui sur internet, il est tout logiquement pour moi l’assistant idoine dans cette situation. Il trouvera au final 3 numeros, que j’avais en fait deja trouve moi aussi sur internet, et qui ne correspondent pas a mon amie. Je commence donc a perdre tout espoir. Je demande alors a Francois de bien vouloir chercher une liste d’hotels a Bucarest peu chers et surs.

Nouvel arret vers 16h30 sur une aire d’autoroute entre Padoue et Venise. J’aime particulierement les boutiques des aires d’autoroutes italiennes : elles sont chaleureuses et regorgent de mille patisseries et autres douceurs. Je deguste ainsi une espece de chausson aux pommes.

Lorsque nous repartons je m’endors plus profondement, et ce jusqu’a 19h. C’est alors qu’en ouvrant les yeux je suis immediatement frappe par un décor de toute beaute : nous en avons fini des plaines tristounettes du nord du pays, ici s’elevent d’extraordinaires reliefs, l’autoroute traverse une multitude de tunnels et d’impressionnants viaducs. La montagne, recouverte d’une foret alpine d’un vert tres fonce, laisse apparaitre de ci de la des etendues nues de roches albatres. Nous suivons un large fleuve et les plus hauts sommets sont enflammes par les rayons du soleil couchant… du grand spectacle ! Je ne suis pas le seul a apprecier : de nombreux Roumains observent avec curiosite, certains prennent des photos.

Dans l’autocar deux ecrans projettent des episodes d’une serie roumaine comique, les baffles crachent les rires pre-enregistres, rien de bien agreable.

Sur l’autoroute un panneau indique que nous sommes dans la region d’Udine, nous ne sommes plus qu’a 30km de la frontiere Autrichienne. Il est en effet 19h50 lorsque nous quittons l’Italie, nous roulons depuis 9h de temps.

Arret suivant a 21h, a une station service autrichienne. Il n’est plus possible de profiter du paysage car il fait nuit noire, il fait froid.

Je dors profondement lorsque le car s’arrete de nouveau, il est 23h30, le chauffeur allume toutes les lumieres, je suis aveugle par l’agressivite des neons. Nous stationnons en fait a une nouvelle douane et cela semble plus serieux que le passage en Autriche. Un responsible de l’Atlassib ramasse nos passeports. Je me demande de quel pays il doit s’agir. Le passage en douane semble severe, nous quittons certainement l’Union Eurropeenne, peut-etre est-ce la Slovenie. Nous restons bloques longuement, sans raison apparente. Je suis fatigue et je commence a avoir mal aux jambes. Le vieux installe a mes cotes commence a prendre beaucoup trop d’aise a mon gout. Il est tout juste minuit lorsque mon telephone vibre. J’espere un message de Mihaela mais il s’agit en fait de la compagnie locale de telephone mobile : ‘Bienvenue en hongrie". Nous sommes donc en Hongrie, je m’etonne qu’il soit aussi difficile de passer en douane alors qu’il s’agit a present d’un Etat de l’Union europeenne. Je comprends vite pourquoi : ce car ne transporte que des Roumains qui eux ne sont pas dans l’Union, les Hongrois se mefient donc, il faut aussi preciser que Roumains et Hongrois ne se sont jamais beaucoup apprecies.

 

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