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Mes voyages
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24 novembre 2005

BEYROUTH... JOUR 6!

MERCREDI 16 NOVEMBRE : JOUR 6.

Il est 13h lorsque nous nous tirons péniblement de notre lourd sommeil, une fois encore nous avons dormi plus de 10 heures. Nous nous sentons apesentis par la plus terrible des fainéantises et traînons difficilement nos corps dans le fumoir pour nous enfonçer le plus lamentablement du monde dans les confortables canapés.

A 14h nous rejoignons Majid dans la salle à manger, Elsa nous a préparé aujourd'hui un fantastique plat érythréen à base de riz et de viande en sauce, nous nous gaverons en plus de frites et salade composée jusqu'à n'en plus pouvoir.

Le frère de Sultan dévore rapidement son repas car il est attendu par le chauffeur : c'est aujourd'hui qu'il retourne en Arabie Saoudite et son avion décolle dans quelques heures. Pour être sincère je ne suis pas mécontent du départ de Majid car Sultan et moi allons pouvoir nous sentir plus libres, nous n'aurons plus à nous cacher continuellement pour le moindre signe de tendresse. De plus j'éprouve le plus grand mal à véritablement apprécier le jeune frère de Sultan (de 4 ou 5 ans son cadet) : sans être tout à fait antipathique il a tout de même ce côté hautain et méprisant qui est propre à un certain nombre de Saoudiens. Il a grandi tel un petit prince dans un milieu plutôt privilégié, il se dégage de lui une grande arrogance (la façon qu'il a de parler à Elsa par exemple). De plus il est terriblement mal élevé, irrespectueux, et je ne supporte pas sa manie d'acheter en permanence des tas de paquets de chewing gums colorés qu'il vide d'un trait dans sa bouche en jetant systématiquement les emballages par terre où que l'on soit. Je me souviens que la veille, lorsque nous roulions à travers les magnifiques paysages des reliefs libanais, il jetait régulièrement par la vitre de la voiture des déchets divers et variés tel de gros paquets de chips gras… en pleine nature ! Il est un outrage à l'environnement à lui seul   L

Majid nous fait ses adieux prestement et disparaît. Sultan et moi retournons au fumoir, je m'intéresse à un film concernant la Nouvelle Calédonie. Il est évident qu'il doit sembler idiot de passer de la sorte autant de temps dans cet appartement alors que ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de visiter Beyrouth. Force est de reconnaître cependant que je n'ai pas très envie de sortir : une fois de plus l'appartement est plus que confortable mais surtout la ville n'est pas particulièrement envoûtante. Le quartier « Solidere » du centre ville est superbe mais extrêmement petit et cher ; le reste de la ville ne consiste qu'en quartiers fades plus ou moins riches dans lesquels seuls des immeubles sans vrai intérêt sont à observer. Il est aussi bien sûr impressionnant de découvrir des bâtiments d'avant guerre aux multiples impacts de balles mais l'intérêt retombe vite. Je profite donc du climat optimal, de repos (beaucoup !)… et de Sultan !!!   ;-)

C'est ainsi au moment auquel je me convaincs le plus des bienfaits du cocooning que -ô surprise- Sultan évoque sa lassitude de rester à l'intérieur ! Il contacte alors le chauffeur et nous nous rendons une fois encore au quartier « Solidere ».

Le jour décline, je veux profiter de la fantastique luminosité pour prendre des photos. Nous nous rendons à proximité de la grande mosquée auprès de laquelle repose la dépouille de Rafik Hariri. Tout à côté se trouve la place des Martyrs, telle une page blanche en friche elle a été presque entièrement rasée, il ne reste que l'émouvante statue des martyrs (dont la silhouette m'est familière car on la retrouve sur les billets de 10.000 livres libanaises). Un énorme panneau indique ce que la ville projette de faire du quartier. Je m'approche de la statue des hommes meurtris et fiers, je réalise alors que l'œuvre a souffert de la guerre : elle est totalement percée d'impacts de balles, un bras a même été arraché… ajoutant encore au dramatique qui se dégage des personnages de bronze.

Nous retournons dans les ruelles piétonnes toutes proches pour de nouveaux clichés puis nous nous installons sur une terrasse de café. Le ciel s'embrase de pourpre et d'or, l'air est doux, je ne veux pas un instant imaginer les températures hivernales qui règnent à paris. Nous avons à présent nos petites habitudes ici : Sultan fume la chicha tandis que je déguste un café turc.

La nuit est tombée, nous retrouvons la Pajero du chauffeur palestinien. Il nous dépose chez un vieil homme qui doit remettre à Sultan un document pour un autre de ses frères. Je suis étonné par la façon dont Sultan embrasse cet homme : il lui fait une bise sur une joue suivie d'une succession de trois bises sur l'autre joue. Nous sommes invités à nous installer dans un salon à l'odeur de naphtaline. Une bonne asiatique anglophone nous sert un rafraîchissement. L'intérieur est chargé et vieillot, le mélange osé des styles arabes et chinois me semble de bien mauvais goût. L'homme âgé et Sultan resteront ainsi une vingtaine de minute à discuter en arabe, ignorant totalement l'ennui profond qui m'assaille. Mon regard est absorbé par l'écran de télévision qui diffuse une émission sur le Tsar Nicolas II… le son est coupé.

Autour de 20h nous retournons à l'appartement où nous dégustons de nouveau le fabuleux plat érythréen d'Elsa. Plus tard l'ami de Sultan qui ressemble tant à Jean Marc Barr nous rend visite, nous nous installons sur les canapés du fumoir. Nul effort sra fait de leur part pour parler anglais ou français, je me réfugie alors peu à peu dans les programmes de TV5. Cependant je n'ai de cesse d'observer discrètement ce garçon : son physique est décidemment extraordinaire, il a eu de plus l'excellente idée de porter un court short qui met en évidences ses puissantes cuisses ainsi qu'un T-shirt à la fois serré et ouvert sur le torse mettant en relief les contours saillants des impressionnants pectoraux. Je puis vous assurer que ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion d'être exposé à un tel sex appeal !!! Pour le coup me voilà fort perturbé et j'ai le plus grand mal à me concentrer sur l'interview de Lionel Jospin à la télé ;-)

Le charmant Beyrouthin aux accents de Grand Bleu partira tardivement, nous nous couchons à 2h30.

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